Le taxi qui les ramena vers la Piazza Sant’Anselmo ne chercha pas à dévier de la route directe, mais le chauffeur ne put s’empêcher, en les entendant parler français, de leur demander comment ils trouvaient Rome, de leur raconter qu’il connaissait Paris (il y était allé une semaine dans les années soixante-dix !), et de leur faire part de ses impressions sur la cuisine française. Il la jugeait écœurante : trop de beurre, trop de crème et pas assez de goût…
S’étant assurée que les connaissances du conducteur dans la langue de Molière n’allaient pas au-delà de "Bonjour, mon ami, comment allez-vous ?", Louise apprit à Pascal et au Professeur les derniers déroulements de l’affaire : les photos du document, mais aussi le message de Karine qui affirmait être à Rome.
- Voilà qui complique un peu la situation, reconnut le Professeur. Je ne pense pas qu’elle puisse accéder au livre lui-même, mais il n’est pas totalement exclu qu’elle parvienne à nous retrouver, même s’il y a peu de risque qu’elle ait l’idée de dérober le téléphone de Louise. Ceci dit, même si cela devait se produire, ça n’implique pas nécessairement qu’elle serait pour autant en mesure de comprendre le sens de ce qu’elle verrait.
- Il faudrait déjà qu’elle sache que tu as pris ces photos, ajouta Pascal.
Louise se sentit légèrement rassurée par cette dernière remarque. Il était en effet probable que personne, à part Pascal et le Professeur, ne savait qu’elle avait ces documents dans la mémoire de son téléphone. Elle fut néanmoins soulagée lorsqu’ils furent entrés dans l’appartement de Maria-Alba.
Celle-ci semblait avoir déjà déjeuné et s’apprêtait à sortir.
- Vous voilà déjà ? s’étonna cette dernière. Je pensais que Moïse profiterait de votre petite promenade pour vous emmener dans son restaurant préféré : une trattoria près de Termini, ça s’appelle "Est-est-est !", avec un point d’exclamation, s’il vous plait.
- "Est-est-est !"… c’est curieux, comme nom, remarqua Louise.
- C’est le nom d’un vin, de Toscane je crois, qui a acquis une certaine notoriété, expliqua Maria-Alba : on raconte qu’autrefois, un moine devait aller faire des dégustations chez différents vignerons pour le prieur de son abbaye, et que sa mission impliquait qu’il écrivit en latin "Est" ou "Non-est" sur la porte de la grange, en fonction de la qualité du vin.
- Un peu comme "Ça le fait" ou "Ça le fait pas", suggéra Pascal, amusé.
- Oui, je crois qu’on peut voir ça de cette façon. Enfin, toujours est-il que ce brave moine a été tellement enthousiasmé par ce vin là qu’il l’a écrit trois fois sur la porte. C’est devenu un nom, qui est resté jusqu’à nos jours.
- Je crois que pour ce midi, nous allons nous contenter de grignoter ce qu’on trouvera dans le frigo, déclara le Professeur. Nous aurons des documents à étudier ensuite : nous pourrons t’emprunter le bureau et l’ordinateur ?
- Tant que vous voudrez ! En ce qui me concerne, j’étais en train de partir à mon autre bureau : celui du musée. Vous pourrez me rejoindre là bas, si ça vous chante. Se tournant vers Louise et Pascal, elle ajouta : Moïse vous a parlé du musée du jouet ? Je devrais dire mon jouet de musée…
- Oui, répondit Louise, j’avoue que j’aimerais bien aller y faire un tour.
- Pas de problème : passez quand vous aurez fini avec vos grimoires et toutes vos langues anciennes. J’imagine que c’est de ce genre de choses qu’il s’agit : mon frère fait passer les civilisations disparues avant tout autre chose ! Je suppose que c’est pour ça qu’il ne s’est jamais marié, ajouta-t-elle d’un ton espiègle : il n’a jamais trouvé la princesse mycénienne, ou peut être mésopotamienne, de ses rêves.
- Le Professeur est un passionné, c’est vrai, intervint Louise, qui avait perçu la gêne de Moïse Campagnolo. C’est pour ça que ses cours sont aussi captivants pour ses élèves. Je crois bien que je n’ai jamais connu aucun autre enseignant qui ait si bien su rendre vivantes toutes ces civilisations anciennes.
- Merci de votre compliment, Louise, mais ma sœur a raison : j’ai sans doute un peu trop privilégié le passé…
- Alors profitez vite du présent pour vous sustenter ! déclara Maria-Alba d’un ton enjoué pour essayer de dissiper l’atmosphère de gène qu’elle avait si maladroitement engendrée. Vous trouverez des tranches de San Daniele dans le frigo. Il y a aussi quelques fromages plutôt sympathiques, et puis vous pourrez vous faire une salade de tomates. Le pot de basilic est sur la fenêtre de la cuisine. Moi, je file : on m’attend au musée. Je vous emmène chez Topolino ce soir.
Et elle s’engouffra dans l’ascenseur privé.
Après une rapide collation, tous trois s’installèrent dans le bureau, où Louise transféra les photos sur l’ordinateur. Ils purent ainsi facilement étudier le texte qu’avait écrit Bruno le Chartreux, neuf siècles plus tôt.
Louise avait l’impression que le Professeur Campagnolo lisait cet ancien manuscrit avec autant de facilité que s’il avait été en train de lire son journal. A la réflexion, elle se dit qu’il devait même se sentir plus à l’aise avec ce texte en latin médiéval qu’avec les nouvelles de ce début de vingt-et-unième siècle. Il lisait une phrase après l’autre, la traduisait ensuite et la commentait pour les deux jeunes gens. Petit à petit, un ensemble étonnant prenait forme.
Plusieurs phénomènes étaient ainsi exposés :
La rotondité de la Terre et l’agencement du système solaire, quoique bien connus, étaient jugés "d’un pauvre intérêt" par l’auteur, puisque contraires à la doctrine officielle diffusée par l’Eglise à cette époque. Saint Bruno écrivait, de manière tout à fait explicite, que la plèbe n’avait nul besoin d’avoir son entendement brouillé par de telles théories. Il jugeait cependant qu’il n’était pas utile de railler les connaissances des grecs, qui pensaient avoir déterminé avec précision le diamètre du globe terrestre, ni de condamner ceux qui en viendraient à croire que la Terre était ronde : la chose était trop invraisemblable pour que cette notion coure un jour le risque de polluer la foi des chrétiens dociles ! La Terre était le centre de l’univers, le soleil et les autres astres tournaient autour, c’était ainsi que le Seigneur avait créé le monde et pas autrement. Il n’y avait pas à revenir là-dessus !
- Je ne vois pas très bien où il veut en venir, dit Louise : il semble reconnaître que la Terre est ronde et que les grecs le savaient, mais il estime que c’est une notion qui ne doit pas être divulguée ?
- Evidemment : dans l’hypothèse d’une divinité toute puissante, il était inconcevable que celle-ci perde son temps placer sa création en périphérie de quoi que ce soit, expliqua le Professeur. Il était obligatoire que l’œuvre du Dieu des chrétiens soit au centre de l’univers, tout comme Rome était le centre du monde civilisé. C’est d’ailleurs ce qui explique les curieuses orientations des cartes que vous avez pu apercevoir tout à l’heure. Il y en a d’ailleurs plusieurs autres dans la fameuses "Galerie des Cartes Géographiques" : elles sont toutes orientées de cette étrange façon.
- L’église aurait donc sciemment "réorganisé" l’univers en accord avec sa doctrine, suggéra Louise.
- Exactement ! Ce qui fonctionnait parfaitement dans un système polythéiste ne pouvait plus s’appliquer au monothéisme des grandes religions sémites. Elles étaient fondamentalement différentes des autres doctrines parce que d’une certaine façon totalitaires : le "Dieu unique" était au centre de tout, et cela en conséquence même de son unicité.
Venait ensuite un chapitre sur l’incorruptibilité des corps. Il comportait plusieurs exemples de personnages ayant bénéficié du phénomène, parmi lesquels un certain Khrms qui était cité comme particulièrement remarquable. Le Professeur estima ne pas encore avoir assez d’informations pour le situer de manière certaine.
Bruno Cartusianus décrivait ensuite avec force détails les techniques d’embaumement des égyptiens de l’antiquité, précisant que si certaines de ces pratiques ne pouvaient avoir cours dans nos régions, faute des ingrédients ou des conditions climatiques appropriées, d’autres au contraire étaient envisageables. Il préconisait par exemple de revenir à la fabrication de cercueils en bois de cyprès pour les chrétiens dont la vie avait été exemplaire (mais pour ceux là seuls). Selon lui, c’était même ainsi qu’étaient fabriqués ceux des premiers papes. Il assurait que la protection contre le pourrissement des chairs que conférerait ce bois serait de nature à frapper les esprits et à donner aux plus sceptiques des preuves de la vie éternelle.
Il en arrivait presque naturellement à la notion d’immortalité de l’âme. La grande surprise était qu’il ne semblait pas en être très convaincu. Il estimait cependant qu’il était indispensable que les fidèles y croient, ce mythe étant le principal moteur de la soumission aux dogmes de l’Eglise. Il fallait, selon lui, amener le peuple à espérer trouver dans l’au-delà une justice qui faisait cruellement défaut ici bas.
- Il était plutôt désabusé, commenta Pascal. On en arrive même à se demander s’il croyait à ces fameux "Dogmes de l’Eglise" auxquels il fait référence.
- On pourrait même imaginer qu’il n’avait pas la foi, ou du moins pas celle qu’on attendait des fidèles de cette époque, renchérit le Professeur.
- Mais, demanda Louise, plutôt que de donner à ces gens de faux espoirs sur une prétendue justice dans l’au-delà, pourquoi ne pas chercher à établir la justice sur Terre ?
- Vous êtes décidément bien jeunes et pleins d’illusions, tous les deux, remarqua le Professeur Campagnolo. Vous savez ce que disait Vauvenargues : "Ce qui est injuste me blesse s’il ne me profite pas directement."
- Il n’y a rien d’étonnant, dit Pascal, à ce qu’un tel ouvrage soit mis à l’index : les autorités ecclésiastiques devaient considérer ça comme de la dynamite… sauf qu’ils ne connaissaient pas encore la dynamite.
Les pages suivantes, évoquant l’infinitésimal, étaient tout aussi surprenantes : la notion d’atome, les particules "qu’on ne peut pas couper" était évoquée, mais aussi des considérations sur "des êtres vivants d’une taille si insignifiante qu’ils pourraient se loger dans nos entrailles et en modifier la bonne ordonnance".
- Mais c’est les microbes, ça ! Ils connaissaient les microbes ! s’exclama Louise. Mais c’est complètement dingue, ça !
- C’est époustouflant, approuva le Professeur. Songez qu’il a fallu attendre le dix neuvième siècle pour avoir une idée précise de ce qui causait les maladies ! Imaginez un peu toutes les épidémies qu’on croyait dues à des "humeurs malignes", autrement dit au souffle du diable. Toutes ces épidémies qui auraient pu être évitées si ces connaissances avaient été diffusées plus tôt !
L’auteur revenait alors sur le sujet des atomes, qu’il appelait les insécables, évoquant des phénomènes liés à la lumière : il décrivait comment certaines vibrations peuvent se propager, de certaines particules à leurs voisines, pour les réorganiser de telle sorte que la lumière les traverse sans obstacle.
- Je crois que nous arrivons à la partie qui nous a amené jusqu’à ce document, dit Moïse Campagnolo.
- On va peut-être en savoir un peu plus sur ce médaillon, approuva Pascal.
- Regardez : on retrouve notre Khrms ! Cette fois, il semble bien s’agir d’Hermès, puisqu’il est explicitement fait mention d’un casque lui permettant d’échapper aux regards. C’est bien évidemment la Kunée, comme je vous le disais. Il semblerait, d’après ce qui est écrit, que le casque en question ait été non pas fabriqué, mais modifié par l’Illustre Artisan, autrement dit Héphaïstos. Ce serait lui qui y aurait serti le disque que vous avez découvert. Le casque lui-même était tout à fait banal, c’était ce "cœur", le "cuneocardium", qui lui conférait ses propriétés. Voyez : on trouve ici le mot "cuneocardium" qui nous avait intrigué… votre hypothèse, Louise, était juste !
- C’était plutôt la votre, Professeur…
- Oui, enfin peu importe : nous avions déjà une amorce de réponse à propos de ce médaillon, ce pendentif ou appelez le comme vous voudrez. C’était bel et bien l’un des attributs d’Hermès, et le fait que nous puissions l’avoir aujourd’hui sous les yeux nous prouve qu’il y a une part de vérité dans la mythologie grecque. Il existait probablement un personnage qui était connu sous le nom d’Hermès, ou même plus vraisemblablement plusieurs.
- Plusieurs ? demanda Pascal.
- C’est une hypothèse qui a été avancée à différentes reprises, mais ce texte semble le confirmer : plusieurs personnages ont été désignés sous le nom, ou peut être le pseudonyme, d’Hermès, souvent associé à l’adjectif "trismégiste", qui veut dire "trois fois grand".
- Comment ça, "trois fois grand" ?
- Il était considéré comme un grand médecin, un grand guerrier et un grand philosophe. À cette époque, on n’y voyait pas d’incompatibilité.
- En fait, c’était surtout un grand savant, ou plusieurs grands savants…
- Plus probablement, je dirais qu’Hermès était le nom sous lequel on personnifiait la connaissance. C’est ce qui a fait qualifier d’hermétisme les travaux de ceux qu’au Moyen-Âge on appelait les alchimistes, qui ne faisaient rien d’autre que d’essayer de retrouver les savoirs perdus.
- Quand même, intervint Pascal, c’est assez hallucinant, toute cette masse de savoirs qui ont été volontairement mis sous le boisseau !
- Ça n’a rien de très étonnant, répondit le Professeur. On estime que plus de quatre-vingt quinze pour cent des écrits de la Grèce antique, quatre vingt quinze pour cent, vous vous rendez compte, ont été non seulement perdus, mais qu’on n’en soupçonne même pas aujourd’hui la teneur. Ces gens auraient pu découvrir des remèdes prodigieux contre toutes sortes de maladies, des techniques extraordinaires pour tout un tas de choses qui nous posent problème à l’heure actuelle, et tout cela a été perdu, disparu… à redécouvrir de A à Z.
Songeuse, Louise se disait que le Professeur Campagnolo se laissait peut-être emporter par son enthousiasme, mais qu’il devait y avoir un fond de vérité dans ses paroles.
La suite du manuscrit semblait lui donner raison, évoquant tour à tour le fonctionnement du corps humain, une mise en relation des notions de temps, de vitesse et de masse, des considérations sur des phénomènes physiques comme l’électricité, l’optique ou l’acoustique.
- Ce que nous avons là est une véritable bombe, remarqua Pascal. Imaginez un peu la gêne des autorités du Vatican si nous décidions de publier ça !
- Pensez-vous ! Ça ne les gênerait pas le moins du monde : ils se dépêcheraient de prétendre que ce document est un faux et que nous l’avons fabriqué de toutes pièces. N’oubliez pas que ce livre n’a probablement pas été ouvert par plus de trois ou quatre personnes au cours du dernier siècle. Pour ma part, je n’en connais qu’une, et c’est vous, Louise. Et si votre oncle a pris connaissance du contenu de l’ouvrage, il semble avoir choisi de garder le secret.
- Peut-être, admit la jeune femme. Mais je ne sais plus si je vous l’ai dit : il y avait une photo dans sa malle, le jour où j’ai trouvé le médaillon. Il est possible que des amis à lui soient au courant.
Louise décrivit le portrait de groupe au Professeur : l’oncle Germain avec trente ans de moins, l’autre homme et la jeune femme brune portant le médaillon autour du cou.
- Vous n’avez aucune idée de qui peuvent être les deux autres ? demanda le Professeur, qui ajouta aussitôt : encore que je ne sois pas certain que ça ait une quelconque importance. Même s’ils savaient ce que contenait ce livre, ils ont sans doute choisi de se taire eux aussi.
- Une question que je me posais, intervint Pascal : est-ce que l’autre homme sur la photo ne pourrait pas être Yboulados ? Avec trente ans de moins, bien sûr…
- Difficile d’en être surs. Nous n’avons vu cet Yboulados que pendant quelques minutes, dans une pièce assez mal éclairée, puis dans une cuisine encore plus sombre. Les deux fois, il avait un déguisement de cosmonaute assez grotesque. Et pour compliquer l’affaire, il n’a plus un poil sur le caillou… le crâne rasé, probablement.
- Tu as la photo dans tes affaires ?
- Oui : dans ma valise.
Elle se leva et partit dans la chambre où se trouvaient ses affaires. Elle ne tarda pas à revenir avec le petit cliché carré, qu’elle considérait d’un air dubitatif.
- Je serais bien incapable d’affirmer quoi que ce soit ! déclara-t-elle. Ça pourrait être lui ou n’importe qui d’autre : je ne suis sûre de rien.
Pascal regarda la photo à son tour, et s’avoua tout aussi incapable de trancher. Le professeur jeta lui aussi un coup d’œil, mais ne put évidemment se prononcer quant à l’identité des deux compagnons de l’oncle Germain.
- J’ai quand même un peu de mal à croire qu’il puisse s’agir de notre cosmonaute d’opérette, déclara Louise. Celui-ci a l’air d’avoir la même taille que mon oncle alors qu’Yboulados est plutôt du genre petit et trapu.
- Et cette jeune femme ? demanda le Professeur, vous n’avez aucune idée de qui elle pourrait être ?
- Non, ça ne me dit rien, répondit Louise en plissant les yeux sur le cliché.
Pascal fit machinalement une moue de dénégation. Le Professeur reprit :
- Cette photo doit avoir une quarantaine d’année, si j’en juge par ses couleurs et par son aspect. Les personnes qui y figurent ont dû changer, et certaines ne sont peut être même plus en vie.
- En ce qui concerne mon oncle, c’est même une chose tout à fait certaine, dit Louise avec une pointe de nostalgie.
- Oh ! Quel idiot je suis ! s’écria Moïse Campagnolo. Je vous demande pardon, Louise. Comment ai-je pu être aussi maladroit ?
- Ce n’est rien, Professeur. J’aimais beaucoup mon oncle, mais je ne me suis jamais imaginé qu’il vivrait éternellement : il était en assez mauvaise santé depuis plusieurs années.
Elle se tut un instant, puis reprit d’un air enjoué :
- Si on profitait du soleil pour aller faire un tour ? Je n’ai encore rien vu de la ville ; c’est quand même dommage d’être à Rome et de rester enfermés, non ?
Pascal était déjà debout lorsque le Professeur acquiesça. Même si ce dernier connaissait Rome bien mieux que les deux jeunes, les surprises que leur avait réservées le manuscrit de Bruno le Chartreux lui donnaient envie d’un peu d’air frais.
- Qu’est ce qu’il y a à voir, par ici ? demanda Louise.
- Tout dépend de si vous avez envie de marcher ou non. Rien n’est jamais vraiment très loin, à Rome, mais il y a des quartiers plus animés que d’autres. Celui-ci est plutôt calme, c’est un quartier résidentiel. Il y a quand même l’église Santa Sabina, à une petite cinquantaine de mètres. Le jardin est tranquille et on a une vue magnifique sur toute la ville. Si vous préférez, nous pouvons descendre la rue et c’est l’affaire d’un petit quart d’heure pour arriver à Santa Maria in Cosmedin : c’est une très jolie église byzantine. Un peu plus loin, c’est le Ghetto, ou alors le Forum, selon la direction que vous choisissez de prendre. Si vous avez envie d’aller au musée du jouet, il est derrière le Ghetto.
- Ce sera parfait, acquiesça louise. Un petit tour dans les jardins de l’église à côté, et en route pour Cosmedin avant d’aller au musée.
- Santa Maria in Cosmedin… ce n’est pas là que se trouve la fameuse "Bouche de la Vérité" ? demanda Pascal.
- Si, effectivement, approuva le Professeur. Mais en fait de bouche, c’était plus probablement une bouche d’égout. Je vous rappelle que c’est dans ce secteur de la Rome antique que se trouvait le Cloaca Maxima. La vraie curiosité, à mon avis, c’est de voir tous ces touristes qui font la queue pour mettre la main dedans !
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