Un petit feuilleton pour égayer les lundis...

La suite...
Le Chapitre 25.
On retrouve notre camarade Yboulados, qu'on découvre sous un nouveau jour. C'est nettement moins folklorique mais guère plus plaisant.
Et toujours, si vous avez des idées pour la suite de l'histoire, je suis preneur.
Si vous avez raté un chapitre, pas de panique : vous pourrez le retrouver dans les archives du blog (tout en bas, en cliquant sur "messages plus anciens", ou ici : le 1, le 2, le 3, les 4 et 5 , le 6, le 7 et le 8, le 9, le 10, le 11 et le 12, le 13, le 14 ...). Vous pouvez aussi trouver la liste sur le côté de la page.
Je compte sur vos remarques et vos commentaires (constructifs) que vous ne manquerez pas de m'envoyer sur mon mail : jeanlouis.jabale@gmail.com ou sur la boite à messages de ce blog : il est configuré pour que tout un chacun puisse m'y déposer ce qu'il souhaite.
Bonne lecture...

lundi 24 janvier 2011

Chapitres 4 et 5

Les deux chapitres suivants sont assez courts : je vous mets les deux en une seule fois...

- Non, tu t'es assoupie seulement quelques minutes, le temps que je fasse à manger. Qu’est ce qu’il s’est passé ? C’était un cauchemar ? demanda Pascal.

Elle se redressa, prit un mouchoir et s’essuya les yeux.

- J'ai fait un drôle de rêve, commença-t-elle encore un peu secouée par la présence des images dans son esprit. Tout est parti de la photo : mon oncle était là, il me faisait signe… ça avait l'air tellement vrai ! Puis il embrassait la fille sur la photo, et ensuite ils ont eu peur de quelque chose ou de quelqu’un, je ne sais pas de quoi ; alors l'autre gars a crié, et ça a été la course dans une espèce de jungle ! Ils semblaient terrorisés. Je me demande si, finalement, tout ça ne cache pas un autre mystère.

Pascal restait sceptique.

- Oui, enfin, ça reste un rêve, et avec ce que tu as vécu ces derniers jours…

Mais Louise, piquée au vif, ne le laissa pas finir.

- Dis tout de suite que je perds la boule, protesta-t-elle.

Pascal la regarda étonné, ce n'était pas dans son genre de se mettre en colère si rapidement pour rien.

- Ne t'énerve pas, je n'ai pas dit ça ! se défendit-il.

Louise rougit, confuse de s'être laissée emporter si vite et lui sourit.

- Excuse-moi, tu as raison, je crois que je suis un peu à cran. Mais là, c'est autre chose, pas un rêve prémonitoire ou un truc comme ça, je n'y crois pas ! Mais plutôt un appel de mon cerveau : il doit trouver qu’il y a des choses qui ne collent pas dans tout ça.

- Là je suis d'accord avec toi ! Moi non plus, je ne pense pas que tout soit si simple. J'en suis persuadé depuis que tu m'as montré ce médaillon et cette photo.

Puis il réfléchit un moment, semblant écouter ses propres paroles.

- Que crois-tu que ça veuille dire ce « Cuneocardium » ? Ça te semble vraiment plausible cette histoire de clous ?

Louise fit la moue.

- Pas trop ! avoua-t-elle. Non, peut-être pas du tout, même.

- Tu as ton Netbook ? demanda Pascal, on pourrait faire une recherche sur Internet.

- Oui, bien sûr ! répondit Louise en allant le prendre dans ses bagages. Mais si tu n'y vois pas d'inconvénient, on pourrait aller manger d’abord. Je crève la dalle et les pâtes vont être froides !

- OK ! dit-il en la suivant dans la petite cuisine, j’ai fait un genre de carbonara avec le jambon coupé en petits morceaux et de la crème que j’ai trouvée dans le placard. Je t’ai pris des oignons frits, aussi : c’est pratique ces trucs là. Pour les endives, j’ai une bien triste nouvelle à t’annoncer : elles étaient trop fatiguées pour venir à notre table.

- Elles sont parties dormir dans la poubelle ? Tant mieux. Ça ne me disait rien.

Le plat de spaghetti, par contre, dégageait un parfum délicieux et aurait excité les papilles les plus blasées. Louise en salivait d'avance. Elle dévora le contenu de son assiette en laissant échapper des soupirs de contentement.

- C'est super bon ! félicita-t-elle son ami, la bouche pleine.

Les pâtes semblaient remplir petit à petit le vide qui s'était insinué dans son estomac ces derniers jours. Pascal lui sourit. Il aimait bien faire la cuisine et adoraient les personnes qui savaient apprécier les petits plats simples comme celui- là.

- Tu ne peux pas savoir à quel point tu m'as fait du bien, dit Louise en soufflant.

Éreintée, elle se laissa aller un peu plus sur sa chaise.

- Bon, voyons un peu ce que nous raconte la Toile, dit-elle en tirant le Netbook.

Louise aimait bien l’idée de pouvoir se brancher à Internet partout et n'importe quand. Elle appelait ça "ma grande encyclopédie du savoir mondial".

Quelques secondes plus tard, elle tapa Cuneocardium dans un moteur de recherche. La réponse apparut presque immédiatement :

"Aucun document ne correspond aux critères de recherche spécifiés (Cuneocardium)."

Pascal se pencha vers elle.

- Tiens ! Ça c'est curieux. Essaie avec d'autres moteurs.

Mais Louise eut beau tenter sur plusieurs, la même réponse revenait inexorablement : "aucun résultat".

Ils se regardèrent, perplexes.

- C'est peut-être un mot d’un dialecte local, proposa Louise, dans ce cas, Internet ne nous sera d'aucun secours ! Et Bruno Cart ? Qu’est ce que ça donne ?

Louise se remit au travail. Rien de très probant là non plus. Une ribambelle de Bruno en tous genres, des pilotes de kart, joueurs de poker ou de bridge ("Voulez-vous dire Bruno cartes ?"), mais rien qui semble se rattacher de près ou même de loin à leur énigme.

Ils restèrent un moment dépités, puis Pascal regarda sa montre.

- Bon sang, c'est déjà 23h00 ! Il faut que je rentre ! dit-il en se levant d'un bond.

Louise le regarda étonnée, en principe son ami ne se pressait pas autant d'habitude.

- Quelqu'un t'attend ? demanda-t-elle sur un ton qui n'arrivait pas à cacher sa contrariété.

- Mais non, tu sais bien ! dit-il en enfilant son blouson, mais demain, je dois aller chercher un groupe de rockeurs Estoniens à l’aéroport de Marseille à sept heures et quart.

- Et ils ne peuvent pas se débrouiller pour venir tous seuls jusqu’ici ? Tu es censé organiser des concerts, pas jouer les taxis longue-distance !

- Justement : tu sais combien ça coûte, un taxi depuis Marseille ? Si je vais les chercher moi-même, ça économise le taxi et l’acheminement de leur matos. J’irai avec le fourgon : ce n’est pas un très grand groupe, ils n’ont pas encore besoin de deux camions de trente-huit tonnes. On n’a quand même pas un budget illimité, et tout ce qui peut nous faire économiser trois sous est bon à prendre.

Elle hésita un moment, son cœur s'accéléra.

- En plus, j'ai pas envie de… commença-t-elle, oh, et puis non laisse tomber, merci d'être venu, t'es un ange. dit-elle le cœur lourd.

Pascal la regarda l'air intrigué.

- Tu sais, si tu ne te sens pas d'être seule cette nuit, je peux rester avec toi ce soir, ça ne me pose aucun problème. Par contre, il faudra que je parte très tôt demain matin.

Louise plongea ses yeux dans les siens, elle aurait bien voulu ! Mais Pascal aussi avait besoin de se reposer.

- Merci, mais ne te fais pas de soucis, ça va aller, je suis une grande fille et il ne peut rien m'arriver.

- Ok, c'est toi le chef répondit-il en riant.

Il déposa un baiser sur sa joue.

- Bonne nuit ma belle !

Il ouvrit la porte puis se retourna.

- Au fait, pour le pendentif, si tu veux, on peut le montrer à Sylvain, il pourrait nous dire si c'est de l'or ou du cochon.

- Sylvain ? Quel Sylvain ? demanda Louise étonnée.

- Sylvain Delbarre, tu sais : le frère de mon associé. Il dirige un labo de chimie des métaux, tu l’as déjà vu.

- Ah ! Oui, pourquoi pas... mais tu es sûr de lui ? hésita-t-elle. Je n’aimerais pas que le médaillon soit abîmé ou disparaisse, j'y tiens quand même un peu, tu sais.

Pascal sourit en la regardant.

- Bien sûr que je sais, et si je te le propose, c'est qu'il n'y a aucun risque venant de lui.

- Tu penses que tu pourras le voir demain ?

- Oui, normalement, en début d’après midi.

- Bon, je te le passe, mais tu lui répètes d’y faire attention, surtout !

- T’en fais pas ! Je te tiens au courant dès qu’il sait quelque chose, dit-il en l'embrassant une nouvelle fois. Bonne nuit.

Il tourna les talons et disparut dans le couloir.

Louise sentit comme un vide se recréer en elle, la présence de son ami la rassurait, mais le faire rester là présentait des risques à ses yeux : elle avait toujours eu un gros faible pour lui et ne voulait pas que les circonstances lui fassent avouer des sentiments dont elle n’était pas certaine qu’ils fussent partagés et dont elle ne pourrait peut être pas se défaire sans souffrance pour l'un ou pour l'autre.

(Chapitre 5)

Le lendemain, lorsque son réveil sonna, à 7h30, Louise sortit du sommeil avec la désagréable impression de n'avoir dormi qu'une petite demi-heure. Elle écrasa d'un bras rageur le bouton d'arrêt de la sonnerie. Puis émergeant petit à petit, bailla largement et s'étira de tout son long. Son sommeil n'avait pas été vraiment réparateur et son corps perclus de courbatures la faisait souffrir.

Bizarrement son esprit, lui, paraissait plus libre.

- Bon ! se dit-elle, aujourd'hui pas de conneries ! Le boulot en priorité !

Une douche, habillage rapide, petit déjeuner : Plus tôt elle se mettrait au travail, plus tôt elle aurait fini.

Pour la plupart des manuscrits qu’elle recevait, il n’était pas absolument nécessaire de lire l’intégralité des cinquante, cent ou deux cents pages, parfois plus, que comportaient les œuvres. Ça n’aurait de toute façon pas été possible à moins d’avoir des journées de soixante heures.

Les « écrits thérapeutiques », comme elle les appelait, étaient rapidement éliminés : un livre relatant en trente cinq chapitres pourquoi Gédéon Dugenou n’arrivait pas à prononcer le mot « ensoleillement » ou « carburateur » en présence de sa grand-mère moldave n’avait que peu de chances de devenir un succès de librairie. Les récits de suicides ratés ne présentaient pas non plus un très bon potentiel, même si les tentatives couronnées de succès ne valaient guère mieux. Ces dernières ne se différenciaient des autres que parce qu’elles n’étaient pas écrites à la première personne, en principe tout au moins. Dans tous les cas, Louise commençait sa lettre de refus par une formule du genre : « Récit trop personnel ne correspondant pas à notre politique éditoriale actuelle… ».

Les fautes d’orthographes n’étaient pas forcément rédhibitoires, en théorie tout au moins, mais il fallait bien reconnaître qu’à la longue, ça ne facilitait pas la lecture ! Même un très bon récit ne manquait pas d’être desservi par le désastreux effet de halo d’une dysorthographie trop insistante. On vit quand même à une époque où il y a des correcteurs d’orthographe, pensait-elle, ce n’est pas fait pour les chiens !

Mais ce qu’elle détestait par-dessus tout était le manque de syntaxe, l’ignorance des conjugaisons : ça devenait carrément douloureux à lire et elle ne se donnait alors pas la peine de dépasser la page cinq. Parfois, elle concédait un coup d’œil au milieu du document par acquit de conscience, mais c’était presque invariablement le même charabia. « Beaucoup trop d’erreurs de langage, nous vous invitons à revoir la forme de votre récit ».

Vers onze heures, son téléphone la prévint de l’arrivée d’un message. Louise tendit la main, ouvrit le capot et lut :

« Suis rentré de Marseille avec mes rockeurs. Ils dorment à leur hôtel. On déjeune tous les deux à la Grange ? »

Un grand sourire illumina son visage, ce petit message lui réchauffa un peu le coeur. Elle pressa le bouton répondre et composa à son tour :

« Avec plaisir ! Quelle heure ? »

La réponse ne tarda pas :

« 13 h : je passerai d’abord voir Sylvain pour lui confier le bidule. »

Elle eut encore le temps de survoler deux manuscrits : un polar lamentable où un « mystérieux homme en noir chargeait son revolver d’un rire sardonique » pour ensuite assommer ses victimes (féminines, comme par hasard !) avec une lourde massue, qu’il cachait probablement sous sa grosse veste (rouge sang, ça fait bizarre pour un homme en noir) en plein mois de juillet.

Rien à tirer de celui là !

Puis un récit plus intimiste sur une mère célibataire qui rencontre un exilé chinois dans un village de Vendée où elle était venue "se ressourcer". Pas mal : quelques maladresses, quelques problèmes de style, mais ça méritait qu’on s’y intéressât de plus près. Elle se promit de le reprendre dès cet après midi.

A midi quarante, elle sortit de chez elle pour aller retrouver Pascal dans le restaurant qu’il lui avait indiqué.

Dès qu'elle le vit, son coeur se mit à battre plus fort, un sentiment de légèreté l'envahit. Ce changement d'émotion la troubla, elle ne savait pas s'il était dû au relâchement du stress de la matinée, à l'envie de savoir si Pascal avait des résultats du médaillon ou si c'était son ami lui-même qui lui provoquait cet effet.

- Salut Pascal ! lui dit-elle en l'embrassant sur les joues, alors quoi de neuf ?

- Ciao, bella ! répondit celui-ci en lui lançant un clin d'œil complice.

Il était apparemment aussi content qu'elle de leurs retrouvailles.

- Rien de neuf sur le médaillon, continua-t-il. Je l'ai passé à Sylvain comme je t'avais dit hier soir, il m’a dit qu’il s’en occupait tout de suite et j'attends son coup de fil d'un moment à l'autre. Pour ma virée marseillaise de ce matin, rien d'extraordinaire non plus : mes rockeurs étaient complètement éteints : pas moyen d’en tirer trois mots de suite. J’espère qu’ils sont un peu plus vifs que ça en concert, sinon on pourra les garder pour des soirées « feu de camp limonade » ou des lotos du troisième âge. Et toi ?

- Ça va ! Je m'attendais à pire. Il y a un manuscrit pas mal du tout : il aura besoin d’être retravaillé un peu, mais je crois que celui là, il y aura quelque chose à en faire. Une mère isolée qui va passer des vacances en Vendée avec son fils de huit ans. Là, elle rencontre un exilé chinois avec qui elle a une aventure et qui lui fait rencontrer plusieurs personnes qui sont dans le même cas que lui… mais bon, je ne suis pas censée donner de détails sur les manuscrits que j’ai à lire.

- Ton patron craint que je pique les idées ? Ce n’est pas du tout ma branche, tu sais. Quand j’étais au collège, j’avais même du mal à faire des rédacs de plus de deux pages !

- Je sais bien. Enfin, dit elle en rougissant, je veux dire que j’ai confiance en toi.

- Et quoi d’autre ? Sans détails, bien sûr !

- Une biographie d’un teckel qui savait changer les chaînes de la télé et qui pleurait quand sa gamelle était vide : c’est presque amusant tellement c’est kitsch. Et puis un truc complètement ridicule sur un « tueur mystérieux » Ça, par contre, c’est mal écrit, c’est vulgaire et c’est farci de fautes.

- Tu lui as mis quoi comme motif de refus ?

- Quelque chose comme « Votre style est encore beaucoup trop maladroit », j’ai aussi écrit que les situations étaient trop improbables, les personnages incohérents, le niveau de langue terriblement faible et que la complaisance n’était pas vraiment ce que nous recherchions. C’est toujours un peu difficile d’annoncer à un auteur que son manuscrit est totalement nul, mais malheureusement, il y a des fois où on est obligé… Dans ces cas là, il vaut mieux prendre des gants, même si tout le monde ne se pose pas ce genre de questions.

- Tu signes toujours pareil quand tu renvoies tes appréciations ?

- Oui, toujours Christine Cellier. Il vaut mieux ne pas donner son vrai nom : on ne sait jamais comment ces gens peuvent réagir face à un refus. Mais d’un autre côté, c’est quand même plus personnalisé que de mettre un truc complètement anonyme comme « Le comité de lecture ».

La serveuse vint prendre leur commande. Ils choisirent tous les deux le plat du jour : un confit de canard avec un gratin dauphinois, qui convenait parfaitement au temps froid et sec de cette journée de fin d’hiver montpelliérain.

- Tu voudras du vin ?

- Non, mais de l’eau gazeuse, par contre…

La conversation continua un moment sur les auteurs et leurs rêves de notoriété, puis dévia sur les groupes de musique en tous genres et les contraintes des organisateurs d’évènements artistiques.

Ils en étaient au dessert lorsque le téléphone de Pascal sonna, l'écran affichait :

"Sylvain D".

- Tiens, on va peut-être avoir du nouveau ! dit-il à Louise dont les yeux brillaient d'impatience.

Une voix s'éleva du combiné, rapide, excitée :

- Pascal ? C'est Sylvain !

- Oui, je vois : ton nom s'affiche, tu sais ! Qu'est- ce qui t'arrive ? Tu as l'air tout affolé, demanda Pascal qui connaissait son ami comme quelqu'un de posé.

- Il vient d'où ce bijou ? demanda-t-il sans ambages.

- Ben… il est à Louise, je te l’ai dit, mais pourquoi ?

- Louise ? Louise Robinson, ta copine qui travaille chez un imprimeur, c'est ça ?

- Un éditeur. Oui, pourquoi ? interrogea Pascal en appuyant sur la touche du haut parleur de son téléphone afin que Louise soit en mesure d’entendre aussi.

- J’ai commencé par les mesures classiques : pas de présence de fer ni rien de ce genre. Jusque là, tout est normal. Là où ça devient plus curieux, c’est que je viens de faire des analyses avec le Spectromax : c’est un genre de spectromètre spécifique pour les métaux. Il faudrait qu'on se voie, c'est… très étonnant. J’ai d’abord cru que je m’étais trompé, alors j’ai recommencé, mais il n’y a pas d’erreur : le métal de ce pendentif ne correspond à rien de ce que je connais, enfin, rien de ce que connaît l’appareil.

- Mais… Qu’est ce qui se passe ? s'affola Louise.

La réponse de sylvain tomba, directe :

- Ton bijou n'est fait dans aucun métal connu sur terre !

Pascal et Louise restèrent un moment sans voix.

- Tu plaisantes, là, non ?

- Bon, j’exagère peut-être un peu, mais je te promets que les appareils que j’ai utilisés ne reconnaissent pas le métal de ce bijou. Après avoir utilisé le Spectromax, j’ai voulu vérifier avec le Spectro-Isort, c’est un autre appareil, plus léger, qu’on utilise habituellement en dépannage, ou alors quand la pièce à étudier est trop petite pour pouvoir être traitée par l’autre appareil. Et là, ça donne exactement le même résultat. Tu m’entends toujours ?

- Oui, oui, bien sûr je t'entends, mais…mais ce n'est pas possible : tu es sûr de ne pas t'être trompé ? Tes machines ne sont pas détraquées ?

- Non, non ! Impossible ! J'ai refait les mesures trois fois avec l'assistante du labo, on a utilisé deux appareils différents. On a essayé la voltamétrie, aussi. Tu verras : aucun doute possible, même avec l'analyse spectroscopique, ça ne trouve rien de connu !

Louise regarda Pascal d'un air intrigué.

- Bon, ok ! Quand est-ce qu'on peut se voir ? Ce soir, c’est possible ? proposa Pascal.

- Ce soir, très bien, je passe chez toi ! confirma son copain. Dis, Pascal : c'est la découverte du siècle, nous allons être célèbres !

Seul dans son laboratoire, Sylvain prit une liasse de feuilles pleines de courbes et de formules sur sa paillasse, mit le médaillon dans la poche de sa blouse et sortit de la pièce.

Il était à peine sorti, que son assistante, qu’il croyait être partie déjeuner depuis presque un quart d’heure, se faufilait dans le laboratoire par la petite porte de la réserve, qui était restée entrebâillée.

C’était une grande rousse au regard froid. Elle se pencha sur l'ordinateur, transféra sur une clé USB les données qui l'intéressaient et effaça le contenu des fichiers sur le disque dur. Puis elle décrocha son téléphone portable, composa un numéro et parla d'une voix sèche :

- Maître Yboulados avait raison : le Disque de Zaarm existe toujours, et il cherche à nous rejoindre,… non, aucun doute : le métal plus pur que le jour, les mots des premiers temps… tout concorde. Oui… oui, une certaine Louise Robinson et son ami : Pascal Fontanel,… récupérer le disque… oui…

La fille blêmit.

- … se débarrasser d'eux ! Mais pourquoi ?... Non bien sûr, ça ne doit me poser aucun problème... Très bien.

Elle raccrocha.

à suivre...

Aucun commentaire: